Après avoir transitée par le jugement religieux - le pêché - puis moral - le vice -, la problématique des conduites addictives s’est, grâce au développement de la science, dirigée vers des approches psychologiques (cognitive, psychanalytique…), biologiques (génétique, neurobiologique…) et sociales.
Evoquée par les pionniers de la discipline au début des années 80, l’hypothèse d’une voie commune à l’ensemble des conduites addictives a été validée par les récents travaux de neurobiologie.
Dès lors, de plus en plus de comportements humains procurant normalement plaisir ou soulagement, mais se répétant de façon compulsive, sont perçus différemment. Ils quittent le domaine de la réprobation sociale pour entrer dans celui de la maladie. L’addict n’est plus un coupable se cachant car il doit rendre des comptes à la société mais un malade en droit de réclamer une prise en charge de son problème.
Ainsi, apparaissent désormais au grand jour en demandant de l’aide, des consommateurs de nombreuses substances, licites comme illicites, et des personnes répétant sans cesse un comportement, même lorsque celui-ci devient préjudiciable, pour eux-mêmes ou pour leurs proches.
Il faut ajouter à cela la mutation d’une société devenue clairement addictogène, poussant les individus à sur-consommer et privilégiant l’avoir sur l’être. Cette consommation va positionner socialement les individus, enclins à troquer leur solidarité naturelle d’animaux sociaux contre la compétition et la valorisation de la réussite individuelle. Engendrant stress et solitude, elle va induire des conduites dopantes, des conduites d’adaptation et des conduites de réassurance.
D’autres terreaux sociétaux, réduisant les citoyens au rang de consommateurs et brouillant leur discernement, favorisent l’explosion des conduites addictives :
- capacités industrielles et réseaux de distribution rendant les substances licites comme illicites largement présentes et partout accessibles ;
- publicités omniprésentes présentant l’ensemble des biens, ceux utiles comme ceux totalement superflus, comme indispensable à l’épanouissement des individus ;
- crédit facile, argent dématérialisé et cartes bancaires à débit différé, donnant possibilités de financement plus larges et plus faciles.
Il est donc logique de voir arriver vers les professionnels de l’aide et de l’accompagnement tous les individus qui redoutent de ne pas réussir et qui se sont réfugiés dans une conduite addictive, comme ceux qui en ont adopté une pour accepter d’avoir échoué dans leur quête de réussite.
Nous vous proposons ici deux jours de formations où seront exposés les principes de bases comme les expressions les plus communes des conduites addictives avec des développements sur les plus fréquentes : alcool, tabac, cannabis, héroïne, cocaïne ou médicaments psychoactifs, mais encore jeu pathologique, achats compulsifs, troubles du comportement alimentaire, cyberdépendance et addictions sexuelles.
La formation permettra notamment aux professionnels concernés :
d’identifier les enjeux de l’accompagnement des personnes présentant des conduites addictives ;
de développer des savoir, savoir-faire et savoir-être efficaces pour la prise en charge ;
d’être en mesure de concevoir dans leur contexte professionnel des stratégies de prévention et d’accompagnement des individus ;
de pouvoir orienter et travailler en interaction avec l’environnement.
Des réflexions sur des cas concrets, fictifs mais réalistes, vous seront enfin proposées pour aborder de façon pragmatique les réponses qui peuvent être apportées à ses situations de détresse humaine.